Le procureur général près la cour d’appel de Libreville, M. Eddy Minang, a annoncé ce vendredi 16 mai 2025 la mise en liberté provisoire de Sylvie Marie Valentin, épouse Bongo, et de son fils Noureddine Bongo Valentin, tous deux poursuivis dans le cadre d’une vaste enquête judiciaire ouverte depuis près de deux ans.
Cette décision, effective depuis le 14 mai dernier, fait suite à une requête formulée par leur avocate, Me Gisèle Eyue Békalé, invoquant un état de santé préoccupant de ses deux clients. Selon le parquet, des certificats médicaux établis par le médecin-chef de la prison centrale et le médecin général Jean-Raymond Nzenze, de l’hôpital militaire d’instruction Omar Bongo Ondimba, ont confirmé l’incompatibilité de leur maintien en détention avec leur condition physique actuelle.
Une décision exceptionnelle, conforme au droit
S’appuyant sur les articles 132 et 143 du Code de procédure pénale, le procureur général a tenu à rappeler que « la liberté est le principe, la détention l’exception », et que cette décision s’inscrit dans le strict respect du droit, sans pour autant interrompre le cours de la procédure judiciaire. « La mise en liberté provisoire n’éteint pas l’action publique : les mis en cause demeurent à la disposition de la justice », a-t-il précisé.
Des charges lourdes maintenues
Poursuivis pour de multiples chefs d’inculpation à l’issue d’une information judiciaire ouverte en septembre 2023, Sylvie Bongo et Noureddine Bongo Valentin font face à des accusations particulièrement graves :
• Détournement de deniers publics
• Faux et usage de faux
• Corruption active
• Concussion
• Blanchiment de capitaux et complicité de blanchiment
• Trouble aux opérations d’un collège électoral
• Recel, usurpation de titre et de fonction,
• Contrefaçon du sceau de l’État et des imprimés officiels,
• Association de malfaiteurs
Ces infractions, sévèrement réprimées par le Code pénal gabonais, relèvent d’une enquête aux ramifications multiples, qui concerne au total treize personnes.
Vers un procès très attendu
Alors que la transition institutionnelle engagée depuis août 2023 a mis en lumière de nombreuses affaires liées à l’ancien régime, ce procès, à venir, pourrait constituer l’un des moments judiciaires majeurs de la Ve République gabonaise, incarnant les engagements du nouveau pouvoir en faveur de la transparence, de la justice et de la lutte contre l’impunité.
En attendant, la famille Bongo Valentin reste soumise à l’autorité judiciaire et devra répondre, en temps voulu, devant les juridictions compétentes.