Le Gabon tourne une page délicate de son histoire diplomatique. Après près de vingt mois de mise à l’écart, l’Union africaine a officiellement décidé, le mercredi 30 avril, de réintégrer le pays au sein de ses instances. Une décision accueillie avec enthousiasme par le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui y voit une reconnaissance du chemin parcouru depuis la prise de pouvoir en août 2023.
Dans un message publié sur ses canaux officiels, le chef de l’État a salué une avancée « significative » et « méritée », soulignant qu’elle venait récompenser les efforts consentis par le peuple gabonais pour reconstruire une nation stable, pacifique et souveraine. Il a aussi exprimé sa gratitude envers les partenaires africains pour leur accompagnement tout au long du processus de transition.
Suspendu à la suite du renversement du régime précédent, le Gabon avait été écarté des activités de l’organisation panafricaine. La levée des sanctions intervient après une série d’engagements tenus par les autorités de la Transition : adoption d’une nouvelle Constitution par référendum, organisation d’un dialogue national inclusif, amélioration du climat politique et tenue d’un scrutin présidentiel jugé crédible par plusieurs observateurs.
Cette réintégration consacre ainsi les efforts diplomatiques et politiques engagés ces derniers mois pour restaurer la confiance des partenaires internationaux et régionaux. Elle s’inscrit dans la continuité du retour du pays au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), acté en mars dernier.
À l’approche de la cérémonie d’investiture du président élu, prévue pour le 3 mai, cette reconnaissance par l’Union africaine apporte un surcroît de légitimité à la transition gabonaise. Reste désormais à transformer cette reconnaissance en actions tangibles au bénéfice des citoyens, dans un esprit de réforme, de justice sociale et de réconciliation durable.