Dans une tribune au vitriol récemment publiée, le lobbyiste international et consultant stratégique Excellence Chancel Kongo, par ailleurs conseiller spécial du Président mondial de l’OMEX, a vivement interpellé les anciens dignitaires du régime Bongo. Une charge frontale contre ce qu’il qualifie de « mémoire courte » et de « conscience effacée », à l’heure où certains proches de l’ancien pouvoir dénoncent leur mise à l’écart du jeu politique et judiciaire en cours.
« À la dynastie déchue, aux héritiers désemparés, aux fossoyeurs de la République qui découvrent aujourd’hui les vertus du droit et les grâces du silence : avez-vous donc la mémoire aussi courte, alors que vos états de service furent longs et funestes ? », interroge-t-il d’emblée.
Un rappel historique sans concession
Dans son propos, Chancel Kongo revient sur les heures sombres du régime Bongo : 52 années de pouvoir concentré entre les mains d’un clan, où la République fut selon lui transformée en « monarchie sans foi ni loi ». Il évoque les élections contestées, les morts oubliés, les opposants réduits au silence, et les ressources nationales accaparées.
« Parlons de 1990, de 2009, de 2016. Des lendemains électoraux tachés de sang. (…) Parlons de Joseph Redjambé, d’Agondgo Okawé, de Germain Mba, de Ndouna Depenaud », égrène-t-il, dans un exercice de mémoire politique et morale.
Il s’attaque également aux pratiques judiciaires de l’ancien régime, dénonçant l’« opération MAMBA » et l’« opération Scorpion » comme autant de dispositifs de règlement de comptes sous couvert de moralisation de la vie publique.
Surtout, il pointe du doigt les souffrances infligées à certains compatriotes, citant explicitement le cas de Bertrand Zibi Abeghe, ancien député devenu prisonnier politique emblématique.
« Vous-même, Sylvia Bongo Ondimba, aviez eu du mal à le reconnaître tant la maladie causée par les sévices subis l’avait réduit à l’état d’ombre. »
Un plaidoyer pour la justice populaire
Face aux appels à la justice et aux droits de l’homme formulés par des proches de la famille Bongo, Chancel Kongo rétorque par une formule tranchante : « Vous réclamez justice ? Le Gabon réclame vérité. Vous invoquez les droits de l’homme ? Nous vous opposons les droits du peuple. »
Il insiste : pendant un demi-siècle, ce n’est pas une famille, mais tout un peuple qui a été « séquestré ». Et pour lui, toute tentative de victimisation par les anciens dirigeants relève d’une forme d’indécence historique.
« Restez donc dans le silence, là où le respect vous aurait encore offert l’élégance de l’oubli. »
Un soutien assumé à Oligui Nguema
Enfin, fidèle à sa posture de patriote intransigeant, Chancel Kongo affirme son soutien sans réserve au président de la République, Chef de l’État, Chef du Gouvernement, Son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema, présenté comme l’antithèse du régime précédent.
« Un Président digne, debout, enraciné dans la foi du peuple et la volonté divine. (…) Un homme, un vrai. »
La tribune s’achève sur un avertissement sans appel : « À force de vouloir rejouer l’histoire, vous risquez de la voir vous rattraper. Et ce jour-là, ce n’est pas dans la presse que vous plaiderez votre cause, mais dans les livres d’histoire, à la rubrique des erreurs à ne plus jamais commettre. »