La controverse enfle autour des récents déguerpissements menés dans les quartiers de Plaine Orety et derrière l’Assemblée nationale à Libreville. Tandis que l’ancien Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, tente de se dédouaner de toute implication dans cette opération, une riposte ferme et argumentée lui a été adressée ce 15 juin par un collectif de la société civile.
Dans une lettre ouverte rendue publique, le Comité pour la médiation, la facilitation et la pacification, regroupant notamment des figures comme Georges Mpaga et Aminata Ondo, accuse ouvertement l’ex-chef du gouvernement de manquer à ses responsabilités politiques et morales.
Le document, signé par le Comité pour la médiation, revient sur plusieurs éléments que Raymond Ndong Sima aurait volontairement passés sous silence dans sa récente mise au point sur les réseaux sociaux. Le collectif rappelle que c’est bien lui, alors à la tête du gouvernement, qui aurait initié la procédure de déguerpissement, en présentant au Président de la Transition de l’époque la liste des personnes concernées, les justificatifs et les documents relatifs aux indemnisations.
Ils assurent par ailleurs que l’opération avait été ajournée à la demande du Chef de l’État, pour ne pas perturber la période électorale, et qu’un budget de 3,9 milliards de francs CFA avait été alloué à cette première phase du projet de cité administrative, un budget engagé sous la responsabilité directe de la Primature.
Autre fait avancer : le rôle personnel de M. Ndong Sima dans la désignation du Directeur général de la SOCOREP, structure chargée du projet, présenté comme son propre neveu, ainsi que le choix du cabinet 2G, attributaire des travaux, et qui aurait déjà perçu lesdits fonds.
« Vous ne pouvez feindre l’étonnement ou la distance vis-à-vis de l’exécution d’un projet dont vous avez été l’un des architectes », accuse la lettre, qui appelle l’ancien Premier ministre à rendre publics les documents relatifs aux indemnisations et aux instructions données.
Le collectif dit ne pas chercher la polémique, mais réclame la vérité, estimant que seule une transparence totale permettra de rétablir la confiance entre les citoyens et les autorités.
Cette nouvelle passe d’armes relance le débat sur la gestion des projets d’intérêt public dans un contexte de transition politique sensible, et pose avec acuité la question de la redevabilité des anciens responsables devant l’histoire et devant le peuple.
Affaire à suivre.