Dans un pays encore marqué par les soubresauts de la transition entamée en août 2023, la présidentielle du 12 avril 2025 a ouvert une nouvelle page de l’histoire politique gabonaise. Ce vendredi 18 avril, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hermann Immongault, a pris la parole pour livrer les chiffres consolidés du scrutin. Et surtout, pour faire acte de transparence en rectifiant certaines « erreurs » relevées dans les premières communications officielles.
À la veille de la transmission des résultats à la Cour constitutionnelle de la transition, cette conférence de presse a permis d’asseoir un peu plus la crédibilité du processus électoral, dans un climat apaisé mais scruté à la loupe par l’opinion publique nationale et les partenaires internationaux.
Une vérification rigoureuse des résultats
Initialement communiqués le 13 avril, les résultats provisoires avaient suscité quelques interrogations, notamment à cause d’un écart de 4,82 % entre les suffrages exprimés et les totaux annoncés pour chaque candidat. Une erreur technique, corrigée après une double centralisation des procès-verbaux issus des bureaux de vote nationaux et consulaires, croisée avec les chiffres des bureaux témoins.
« Cette démarche vise à renforcer la confiance des électeurs dans les institutions de la République. Nous avons choisi la rigueur, la transparence et la pédagogie », a souligné Hermann Immongault.
Un score sans appel pour Oligui Nguema
Les résultats consolidés sont sans équivoque. Sur 907 665 électeurs inscrits, 641 632 se sont rendus aux urnes, soit une participation de 70,11 %. Après décompte des 22 632 bulletins blancs ou nuls, 620 000 suffrages valablement exprimés ont été retenus.
Brice Clotaire Oligui Nguema l’emporte haut la main avec 588 074 voix, soit 94,85 % des suffrages. Très loin derrière, Alain-Claude Bilie-By-Nze récolte 19 265 voix (3,11 %). Les autres candidats n’atteignent pas le seuil symbolique de 1 % des voix : Joseph Lapensée Essingone (0,60 %), Gninga Chaning Zenaba (0,39 %), Alain Simplice Boungueres (0,37 %), Stéphane Germain Iloko Boussengui (0,36 %), Axel Stophene Ibinga Ibinga (0,22 %) et Thierry Yvon Michel Ngoma (0,10 %).
Une transparence saluée
L’attitude proactive du gouvernement, qui a reconnu et corrigé les erreurs avant la validation des résultats par la Cour constitutionnelle, marque un changement de paradigme dans la gestion des élections au Gabon. Loin des accusations de manipulation électorale qui ont marqué les scrutins précédents, cette démarche offre un signal fort aux citoyens comme à la communauté internationale.
« C’est une leçon de démocratie que nous donnons aujourd’hui. L’État se montre humble face à ses propres erreurs et prend ses responsabilités devant le peuple », a commenté un analyste politique à Libreville.
Les résultats seront transmis dans les prochaines heures à la Cour constitutionnelle, qui se prononcera sur leur validité avant l’entrée en fonction du président élu. Pour Brice Clotaire Oligui Nguema, cette confirmation officielle est non seulement une consécration politique, mais aussi le point de départ d’une Cinquième République qui se veut moderne, inclusive et résolument tournée vers l’avenir.