Nonobstant les rumeurs persistantes sur d’importants financements injectés dans la récente campagne présidentielle, la presse nationale, elle, semble avoir été reléguée au second plan en particulier la presse privée. Peu sollicités, parfois même ignorés, les journalistes gabonais ont dû composer avec des moyens limités, dans une atmosphère où la communication était strictement verrouillée par les états-majors.
Ce paradoxe soulève de nombreuses interrogations, alors que l’on évoque ici et là des enveloppes généreuses censées couvrir tous les aspects logistiques, y compris la médiatisation. Dans les coulisses, les échos de malversations se multiplient. À Bayi-Brikolo (Aboumi) par exemple, le nom d’un certain Ngoulou Jean Jacques circule avec insistance, soupçonné d’avoir détourné à lui seul près de 5 millions de francs CFA initialement destinés à la coordination locale de campagne.
Une affaire de plus dans un climat déjà alourdi par des suspensions au sein du Rassemblement des Bâtisseurs (RDB) et même au sein de certaines représentations en France, où des flux financiers inexpliqués attisent les soupçons.
Face à cette opacité grandissante, de nombreuses voix appellent désormais à un audit interne rigoureux des différentes équipes de campagne. Une transparence indispensable pour restaurer la confiance, redonner à la presse sa place dans le processus démocratique et faire toute la lumière sur la gestion des fonds. Car dans une République qui se veut nouvelle, les vieilles pratiques ne peuvent plus être tolérées dans le silence.