La scène est historique, l’émotion palpable. Ce samedi 3 mai 2025, le stade de l’Amitié d’Angondjé a accueilli une cérémonie d’investiture hors norme, tant par l’affluence populaire que par la portée politique du moment. Brice Clotaire Oligui Nguema, désormais président élu de la République gabonaise, a prêté serment devant la Cour constitutionnelle, scellant ainsi la fin officielle d’une transition politique amorcée il y a 18 mois.
Parmi les moments forts de la cérémonie, la prise de parole du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a retenu l’attention. Venu personnellement saluer le peuple gabonais, il a déclaré :
« Après 18 mois de transition, le Gabon renoue avec la démocratie et prend avec espoir son élan vers la félicité. Le Gabon est devenu un exemple de transition réussie en Afrique. »
Un témoignage lourd de sens, venant d’un dirigeant lui-même confronté aux exigences de la gouvernance post-crise, et qui reflète la reconnaissance régionale d’un processus de transition maîtrisé. Dialogue national, nouvelle Constitution, élections inclusives… autant d’étapes franchies avec un souci de concertation et d’équilibre qui ont redonné au Gabon son crédit démocratique sur le continent.
Un engagement pour la refondation
Dans son discours d’investiture, le président Oligui Nguema a appelé à la cohésion, à la justice et à l’efficacité dans l’action publique. Il a affirmé sa volonté de poursuivre la refondation de l’État et de bâtir une gouvernance fondée sur l’éthique, la responsabilité et la proximité avec les citoyens.
Un signal fort pour la liberté
La coïncidence avec la Journée mondiale de la liberté de la presse a offert un double symbole : celui d’un pays qui referme la parenthèse de la crise, et celui d’un État qui entend garantir les libertés fondamentales. Une presse plus libre, une société civile renforcée et un cadre politique décrispé sont autant de signes positifs relevés par les observateurs.
Le Gabon, laboratoire du renouveau politique africain ?
Avec cette investiture, le Gabon tourne une page, mais surtout ouvre un nouveau chapitre. Un chapitre qui pourrait faire école sur un continent souvent marqué par des transitions incertaines. Si le chemin reste semé de défis — relance économique, justice sociale, lutte contre la corruption —, le climat de confiance instauré depuis août 2023 semble aujourd’hui poser les fondations d’un État plus résilient.
L’Afrique observe. Et dans les tribunes d’Angondjé, ce 3 mai, elle semblait reconnaître en Oligui Nguema un chef d’État né de la transition, mais porteur d’un avenir.