Après vingt mois d’une transition politique inédite, cohérente parfaitement structurée, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a annoncé, par voie de communiqué officiel n°073, lu par son porte-parole le Colonel Ulrich Mamfoumbi, la fin de son mandat à la tête de l’État. Cette déclaration acte la conclusion d’une phase exceptionnelle de l’histoire gabonaise et l’ouverture officielle de la Cinquième République.
Installé aux commandes de l’État depuis le 30 août 2023, à la suite du renversement du régime d’Ali Bongo Ondimba via le Coup de la Libération, le CTRI, conduit par son premier responsable, à savoir le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, a estimé avoir rempli ses engagements prioritaires : restaurer la légitimité institutionnelle et réhabiliter les fondements de l’État de droit.
Rappelons à toutes fins utiles que dès son instauration, le CTRI s’était engagé à ne pas confisquer le pouvoir. En moins de deux ans, il a supervisé l’élaboration d’une nouvelle Loi fondamentale, réduisant les excès d’un exécutif hypertrophié et validée par référendum. Ce texte, accompagné d’un code électoral remanié pour garantir lisibilité et équité, a ouvert la voie à la tenue, le 12 avril 2025, d’une présidentielle saluée pour sa transparence. Brice Clotaire Oligui Nguema y a été élu avec 94,35 % des voix dans un climat largement pacifié, marquant de facto le retour à l’ordre constitutionnel.
Sur le terrain, la transition a aussi été marquée par un vaste programme de relance : réhabilitation des axes routiers, réfection d’écoles et de centres de santé, amélioration de l’accès à l’eau potable. Ces efforts ont eu un double effet : désenclaver plusieurs régions et générer des emplois massifs.
En parallèle, la gouvernance financière a été restructurée : audits, rationalisation des dépenses, priorité donnée aux secteurs sociaux. Cette rigueur budgétaire a rassuré partenaires et bailleurs, séduits par la nouvelle orientation du pays.
L’un des signes notables de cette transition demeure la restauration progressive des libertés publiques. Des opposants libérés, des partis politiques réhabilités, une presse moins muselée : autant de marqueurs d’un apaisement démocratique retrouvé. La société civile, longtemps marginalisée, a été pleinement réintégrée dans les mécanismes de concertation nationale.
Le Président de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguema, discret dans la forme, mais constant dans l’action, a imprimé à cette période transitoire une image de rigueur et de sobriété, adoptant une posture de serviteur de l’État plus que celle d’un chef d’appareil politique.
La dissolution du CTRI marque la fin d’une transition maîtrisée, mais non celle des attentes. Le nouvel exécutif devra transformer l’essai, consolider les acquis, et poursuivre les réformes dans un esprit de responsabilité. Car si les fondations de la Cinquième République sont désormais posées, leur durabilité dépendra de la capacité des institutions restaurées à incarner une gouvernance vertueuse et inclusive.
Le temps de la transition s’achève celui de la République rénovée commence.