Droit dans ses bottes, le Procureur Général près la Cour d’Appel de Libreville, le Dr. Eddy Minang, a livré ce mercredi une réponse juridique d’une rare intensité aux propos tenus par un avocat français, conseil de Mme Sylvie Valentin épouse Bongo et de son fils Noureddin Bongo Valentin. À la faveur d’une conférence de presse tenue dans la salle de conférence du tribunal de première instance de Libreville, le haut magistrat a administré un véritable cour de droit public, déconstruisant avec rigueur ce qu’il a qualifié d’« inepties juridiques », tout en dénonçant une forme de mépris postcolonial latent envers la justice gabonaise.
Rappel à l’ordre juridique : l’article 143 en rempart : Sur la question centrale de la mise en liberté provisoire accordée à l’ancienne Première Dame et à son fils, le Dr. Minang a déroulé, avec une clarté pédagogique, les bases légales prévues par le Code de procédure pénale gabonais, notamment les articles 132 et 143. Il a fermement réaffirmé que cette mesure, strictement encadrée, peut intervenir à tout moment de la procédure si les conditions légales sont réunies. La rumeur d’une interdiction de sortie du territoire ? Une affabulation médiatique. « Même un avocat stagiaire aurait évité pareille approximation en consultant le code », a-t-il cinglé, balayant d’un revers de toge les critiques du conseil français.
Déontologie bafouée et rappel aux textes européens : Poursuivant son argumentaire particulièrement cohérent et parfaitement structuré, le Procureur général n’a pas hésité à pointer les entorses aux principes déontologiques du Barreau de Paris. Selon lui, les attaques frontales de l’avocat concerné contre la justice gabonaise violent les devoirs de modération et de délicatesse imposés à tout auxiliaire de justice. Appelant à la jurisprudence, il cite l’arrêt rendu par la Cour de cassation française le 14 octobre 2010, lequel encadre fermement la liberté d’expression des avocats, particulièrement dans leurs relations avec les magistrats. Une saisine formelle du Conseil de l’Ordre à Paris est, dit-il, à l’étude.
La justice gabonaise n’est pas un prétoire de substitution : Au-delà du droit, le magistrat a dénoncé une conception condescendante de la justice africaine, souvent traitée comme une juridiction de seconde zone par certains avocats occidentaux. Citant les Saintes Écritures et fort de son doctorat obtenu à l’Université Paris-Panthéon-Assas, le Dr. Eddy Minang a opposé la rigueur de sa formation à la légèreté doctrinale d’un avocat titulaire « d’une simple maîtrise », qui s’est permis de parler d’« incompétence de nos amis gabonais ». Cette arrogance, teintée de néocolonialisme, n’a pas sa place dans un État de droit souverain.
Face aux tentatives de discrédit de l’appareil judiciaire gabonais, la réplique du Procureur Eddy Minang s’est voulue offensive, argumentée et implacable. Bien plus qu’un simple droit de réponse, ce fut une piqûre de rappel juridique adressée à ceux qui, pensant plaider à Libreville comme à Paris, oublient que le respect des institutions est un principe universel. Au conseil des Bongo-Valentin, le message est clair : ici aussi, le droit est science, et la justice, souveraine.