Le Conseil des ministres présidé par le Président de la République, Chef de l’État, Chef du Gouvernement, Son Excellence, Brice Clotaire Oligui Nguema a ouvert la voie à une réforme de taille dans le secteur financier.
Le ministre d’État à l’Économie, Henri Claude Oyima, a dressé un constat préoccupant : multiplication des créances irrécouvrables, fragilité croissante du système bancaire et risques de déstabilisation à moyen terme. Face à cette situation, il a plaidé pour une série de mesures, dont la plus marquante : réserver la fonction de Directeur général (DG) des banques et des institutions de microfinance aux seuls ressortissants gabonais.
Selon le gouvernement, cette orientation a pour objectif de renforcer significativement la souveraineté économique et à doter les établissements financiers d’une gouvernance plus proche des réalités nationales. Toute exception à cette règle devra obtenir l’aval du Comité National Économique et Financier (CNEF), garant du respect des engagements pris en matière de stabilité et de transparence.
Au-delà de cette « gabonisation » des postes stratégiques, les réformes annoncées prévoient des mécanismes de contrôle accrus, des audits réguliers et des dispositifs destinés à prévenir les dérives ayant conduit à l’explosion des créances douteuses.
« La microfinance, essentielle pour l’inclusion des populations vulnérables, ne peut plus être laissée à la merci de pratiques hasardeuses », a souligné Henri Claude Oyima. Pour lui, confier la direction à des nationaux permettra d’injecter une expertise adaptée aux défis locaux, tout en consolidant la confiance dans le système.
Si plusieurs acteurs du secteur saluent la mesure, certains appellent toutefois à une mise en œuvre progressive afin de ne pas décourager les compétences étrangères dont le savoir-faire demeure utile.