Alors que le président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, multiplie les actes forts en faveur de la transparence, les professionnels des médias attendent toujours que les engagements pris à leur égard deviennent réalité.
L’initiative avait suscité l’espoir. L’annonce par le Chef de l’État de l’augmentation de la subvention allouée à la presse à 500 millions de francs CFA et la dotation de véhicules aux médias avait été accueillie avec satisfaction dans les rédactions du pays. Ces mesures avaient pour objectif spécifique de renforcer significativement l’indépendance des médias et à améliorer leurs conditions de travail sur le terrain, dans un contexte où la presse joue un rôle central dans la dynamique de transition engagée depuis le 30 août 2023.
Mais plusieurs mois après cette annonce, le monde de la presse privée reste en attente. Si les médias d’État ont déjà bénéficié de cette dotation en véhicules, les autres continuent de patienter, dans un silence qui devient pesant. « Il est temps que les choses avancent. Nous ne demandons pas des privilèges, mais les moyens d’exercer notre mission au service du public », confie un directeur de publication sous couvert d’anonymat.
Cette attente tranche avec les gestes forts posés par le président de la Transition, notamment la remise au Premier ministre Raymond Ndong Sima des biens mal acquis d’une valeur estimée à plus de 7 milliards de francs CFA, accompagnés de plus de 300 véhicules. Une démarche saluée pour sa portée symbolique et éthique.
Dans cette dynamique de restauration de l’État, il est urgent de ne pas oublier la presse, pilier fondamental de toute démocratie. Les véhicules promis ne sont pas un luxe : ils représentent un outil de travail indispensable pour couvrir les réalités de l’ensemble du territoire national, en particulier dans les zones reculées.
Au-delà de la logistique, il s’agit de créer les conditions favorables à un véritable journalisme d’investigation, capable de contribuer à la transparence, de dénoncer les dérives et d’informer avec rigueur. Les promesses doivent donc se traduire en actions concrètes, afin que les médias puissent pleinement jouer leur rôle dans la lutte contre la corruption et la restauration de la confiance citoyenne.
Le temps des engagements est passé. Celui des actes concrets doit désormais s’ouvrir.